Les premières conclusions de l'étude d'aménagement pour un renouvellement du Coeur de la House

La mission d’accompagnement pré-opérationnelle vient de livrer ses premiers enseignements et ses premières pistes d’aménagement, préalables indispensables au lancement d’un cahier des charges. Conformément aux engagements pris par l’équipe municipale, les Canéjanaises et les Canéjanais étaient conviés à une réunion publique d’échanges sur le projet et son état d’avancement.

Le diagnostic commercial

Parmi les premiers éléments de diagnostic, les experts relèvent un contexte de saturation commerciale. Le pôle commercial de La House s’appréhende dans un contexte commercial de plus de 52 000 m² de surfaces de grande distribution situées à moins de 10 km, dont plus de la moitié se trouve à moins de 5 km de Canéjan. Sur ce même périmètre, on voit se développer des espaces commerciaux dits de « nouvelle génération » (vente directe des producteurs, magasins bio, « drive »), des centres-villes plus structurés invitant à des achats « plaisir », des marchés le week-end… À cela s’ajoutent des habitudes de consommation qui correspondent à la mobilité pendulaire des Canéjanais. Moins de 15 % des actifs travaillent sur la commune, ce qui signifie que pour une grande majorité des Canéjanais, les lieux d’achat sont démultipliés en fonction de leurs opportunités de déplacement tout au long de la journée. Les nouveaux comportements d’achat (« drive », achat en ligne, vente directe, etc.) trouvent enfin une réponse satisfaisante à proximité.

Afin de répondre à un besoin de proximité, les études montrent la nécessité de maintenir une surface alimentaire comprise entre 400 et 600 m², évacuant ainsi l’hypothèse d’un supermarché, évoquée dans les premières pistes de réflexion. Au-delà d’une réalité commerciale laissant peu de place à une grande surface, ce projet ne répondait pas au souhait exprimé par la municipalité de créer une seconde centralité sur notre territoire et une convivialité accrue dans ce secteur, en aménageant un espace public de référence, une véritable « place du village ». S’agissant de la station-service un temps évoquée, là encore l’offre déjà existante dans un périmètre proche rend inopportune l’installation de ce type d’équipement dans le projet global.

Vers un nouvel espace commercial... :

En revanche, il est acté que le projet portera sur la configuration d’un nouvel espace commercial après démolition, les équipes techniques s’accordant sur le fait que la structure actuelle du centre commercial, datant des années 70, se prête mal à des travaux de rénovation. La conservation du bâtiment du centre commercial nécessiterait, d’une part, de conserver un espace dégagé depuis le chemin de La House, afin qu’il soit visible. Cela reviendrait à conserver le parking situé au premier plan. D’autre part, cela induirait une réhabilitation lourde (pour une mise aux normes et le renouvellement de son image). Enfin, aucune surélévation ne peut être envisagée dans la configuration actuelle du bâtiment. Les propriétaires et les exploitants ont été invités à exprimer leurs besoins mais également leurs contraintes, avérées ou potentielles, en lien avec leur activité. L’ensemble de ces éléments sera nécessairement pris en compte dans la constitution du futur cahier des charges, puis dans le projet d’aménagement définitif.

Pour une opération mixte (commerces, logements et équipements publics et para-publics) :

Sur la base des premiers besoins exprimés par les acteurs économiques aujourd’hui en place et disposés à se maintenir localement, une hypothèse basse de 2 000 m² environ est envisagée. Une hypothèse haute estimée à 3 200 m² environ reste également raisonnable, permettant ainsi d’intégrer des équipements publics ou para-publics (services de l’emploi, médiathèque, etc.), la constitution de nouveaux lieux de vie collective (salles associatives, espace de co-working, bar associatif, etc.).
L’objectif affiché est de tendre au maximum vers une mixité de l’offre (commerces, services publics, logements) et permettre ainsi une meilleure synergie entre tous les acteurs présents, tout en laissant la possibilité pour des opportunités qui viendraient en complément de l’existant.

Le diagnostic urbain

La House est comparable à un « village forestier » constitué d’entités urbaines distinctes, avec un noyau historique, des « poches résidentielles » (Cottages, Guillemont) et un pôle d’équipements (écoles, sport et loisirs). Le diagnostic des surfaces bâties mais également de l’architecture urbaine et paysagère de ce secteur laisse apparaître deux enjeux :

1. La nécessité de conforter la centralité de cet espace en « retournant » les zones d’habitations (Cottages et Guillemont) vers le chemin de La House ;
2. La nécessité d’aménager à l’échelle de La House, conçu comme un « second Bourg », une « Place du Village » grâce à un espace public de référence au coeur de la House, au croisement du chemin de La House et des liaisons entre les Cottages et Guillemont.

Le stationnement :

Si de l’avis général, le vaste parking du centre commercial est un atout majeur du site, il n’en demeure pas moins qu’il procure un sentiment de vide peu qualifié, évoquant l’image d’un centre commercial de périphérie et rendant difficile la visibilité des bâtiments commerciaux, par ailleurs de faible hauteur. Les 100 places de parking à l’avant occupent 4200 m². Le ratio est de 42 m²/place là où la moyenne est généralement de 25 m²/place.
Un travail de restructuration et de requalification des espaces de stationnement sera donc privilégié tout en maintenant un nombre suffisant de places.

Sur le plan de la requalification de la voirie... :

Il est nécessaire à ce stade d’envisager un futur aménagement du chemin de La House en vue de prévoir les réservations nécessaires à un élargissement de l’emprise à 21 m minimum (17 m actuellement), qui permettrait :

• l’implantation d’une voie verte (piétons, 2 roues) et bandes de plantations de part et d’autre (10 m mini) ;
• un stationnement latéral de part et d’autre de la voie de circulation offrant un stationnement de proximité pour les futurs commerces et permettant un usage urbain.

Un principe d’aménagement en cours de réflexion :

Le principe d’aménagement aujourd’hui à l’étude, sur la base duquel le cahier des charges pourrait être lancé, prévoirait :
– Une esplanade centrale accueillant commerces et activités diverses faisant office de « place publique »
– Un parc paysager alentour et des traversées piétonnes et cyclables
– Des rez-de-chaussée accueillant des commerces et des services
– Un parking public, à proximité des commerces
– Un ou deux étages dédiés aux logements collectifs
– Des maisons individuelles
– La Médiathèque, confortée au coeur du site, et son extension

Zoom sur la médiathèque
Véritable locomotive au sein du centre commercial, la médiathèque fait l’objet d’une attention particulière. Ouverte en 1992, la Médiathèque a aujourd’hui 26 ans. Bâtiment de 400 m2 dont 300 m2 d’espace public, la médiathèque accueille environ 38 000 documents.
La surface décidée lors de la construction n’a pas permis de réserver un espace dédié aux activités d’accueil des groupes et autres manifestations organisées autour des collections.
La construction d’une salle dédiée à l’animation permettrait de mener de front le service d’accueil et les manifestations culturelles jusqu’à une capacité de 100 personnes. L’architecture de la médiathèque ne permet pas d’envisager une extension ou une surélévation du bâtiment sans altérer la composition d’ensemble. Seul un volume distinct (de l’ordre de 100 m²) relié au bâtiment actuel pourrait être envisagé.

Découvrez la présentation des phases 1 et 2 de l'étude pré-opérationnelle (réunion publique du 16/07/2018 - Document de travail) : lire ici.

Et après…

La commune a fait le choix de recourir à une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour l’accompagner dans la rédaction et le lancement du cahier des charges. Cette consultation devrait pouvoir être engagée courant 2019. D’ici là, des supports de présentation de ces éléments de consultation seront mis à la disposition du public (site Internet, exposition, etc.) et accompagnés d’un registre d’observations disponible sur différentes structures (mairie, Médiathèque, etc.). Une deuxième réunion publique portera sur le choix du projet définitif.